Trouvé dans un article consacré au voile, publié sur Le Monde.fr en février, une belle définition de ce que doit être la politique aujourd’hui par Isabelle Stengers et Philippe Pignarre. Tous les anciens des Ateliers de la Citoyenneté se retrouveront sans doute dans ces mots : « il s’agit d’apprendre, d’expérimenter, de créer de la pensée et de l’action en commun ». Et puis, pour un blog dénommé Persopolitique, difficile de résister à l’expression employée par les auteurs : « ce qui est personnel est politique » !
Ce sont justement les mouvements féministes qui nous ont appris une autre manière de faire de la politique, avec l’invention de ces groupes où il s’agissait de produire une situation rendant capable de penser, de dire, pour chacune et avec les autres, comment ce qui est personnel est politique. C’est là que s’est fait le premier apprentissage des manières, on dira même des techniques, qui produisent une capacité de penser et agir ensemble sur un mode qui est celui de l’intelligence collective. Loin de toute transcendance qui détache et abstrait, qui permet de juger au nom de quelque chose de général, il s’agit alors d’apprendre, d’expérimenter, de créer de la pensée et de l’action en commun, même si cela ne va jamais de soi. Même si ce n’est jamais facile.
Cela suppose de ne pas croire tout savoir sur les raisons pour lesquelles une femme porte le foulard et accepter d’entrer dans un processus de cohabitation et d’apprentissage. Cela revient à ne plus se comporter en juges mais en aventuriers de la démocratie.