Etonnant que personne ou presque ne propose cette solution de bon sens pour sortir de l’imbroglio fiscal dans lequel le Président s’est mis : puisque ce sont les joueurs millionnaires qui étaient visés, puisque les clubs ne peuvent/veulent pas payer à leur place, demandons aux joueurs de payer… volontairement ! Il ne s’agit que de 120 personnes à convaincre !
Imaginons : ils l’acceptent tous sans rechigner et c’est un superbe exemple de solidarité. Ça ne change rien à la réalité des inégalités mais ça montre néanmoins que nous vivons encore dans un « monde commun »… et c’est beaucoup symboliquement.
Autre solution : certains acceptent, d’autres refusent, le débat monte dans le pays, la pression des uns et des autres finit par contraindre chaque récalcitrant, de plus ou moins bonne grâce, à finalement payer. L’exemplarité dans ce cas est moins probante mais on gagne la conviction que l’opinion peut pousser les plus privilégiés à revenir dans le monde commun. Ce n’est pas rien !
Troisième solution : la plupart refusent et finalement ceux qui se disaient prêt à payer y renoncent, ne voulant pas apparaître comme des pigeons ou des faibles. L’écœurement est grand dans le pays. Une partie des habituels supporters des grands clubs se détournent de leur spectacle favori – non, ça j’y crois pas ;). En revanche une réflexion sérieuse sur l’impôt s’engage. Le débat monte et oblige le gouvernement à reprendre la main sur la réforme fiscale. Picketty est appelé comme Haut-Commissaire à la réforme fiscale et un débat national participatif est engagé avec une conférence de consensus pour conclure ce débat et proposer au Parlement les principes d’une réforme juste.
Mais il y a aussi une quatrième solution : les joueurs refusent de payer, les médias dénoncent une « chasse aux riches » inacceptable et l’immense majorité d’entre nous se désintéressent de la question… en regardant le prochain match à la télé ! Est-ce la solution la plus probable ? Beaucoup vous diront oui ; moi, je me dis qu’aucune des trois hypothèses précédentes n’est totalement exclue. On peut rêver un matin gris de Toussaint – le jour où chacun est appelé à la sainteté !