Nous commençons 2024 avec deux guerres à nos portes et combien d’autres, meurtrières, en de multiples points du monde. On sait depuis Homère et la guerre de Troie que les guerres commencent souvent pour des motifs futiles mais font jouer des ressorts humains si puissants qu’ils les rendent rapidement inexpiables. Les guerres contemporaines, parce que nous nous en croyions prémunis, nous semblent aussi folles que criminelles. Pourquoi ces guerres, qui ne peuvent rien régler ? Pourquoi ces pulsions de mort quand nous avons tant besoin de forces de vie pour faire face à l’extraordinaire mutation des nouveaux temps écologiques ?
Depuis plusieurs semaines, je remâche l’expression étrange « de guerre lasse ». Ce féminin est bizarre, ne devrions-nous pas dire « de guerre las » ? Ce sont des collectifs humains qui se lassent de la guerre. Des explications – simplistes ou alambiquées – ont été proposées pour justifier cette terminaison en SSE. Aucune n’est réellement convaincante et je n’arrive pas à m’enlever de la tête que c’est bien la guerre qui, in fine, se lasse. Et quand la guerre elle-même se lasse, elle cesse. Il faudrait n’attendre ni vainqueur, ni vaincu, n’espérer aucune entremise diplomatique, juste que se lasse la guerre, cette entité que les hommes font naître et qu’ils sont bien en peine de stopper. Continuer la lecture de « De guerre lasse »