Coupe agentielle

Un mot, une notion plutôt, qui semble a priori très jargonnante et que j’avais d’abord laissée de côté dans le foisonnant pavé d’Yves Citton, Médiarchies. Elle vaut pourtant la peine de s’y arrêter.

Le point de départ du raisonnement, c’est l’expérience des fentes de Young qui avait réussi à montrer la double réalité de la lumière, à la fois onde et corpuscule. La nature de la lumière est indéterminée a priori et c’est la manière dont on « découpe la réalité » – grâce aux fentes – qui détermine à un instant t ce qu’elle est. La coupe est dite « agentielle » car c’est elle qui fait advenir la réalité corpusculaire ou ondulatoire de la lumière. Citton transpose la notion pour caractériser les médias, ici dans une interview à Medium :

Lorsque les médias de masse font circuler une information, ils ne se contentent pas de représenter un fait du monde, ils opèrent une coupe dans la réalité qui nous montre ce fait. Cette coupe est « agentielle » dans le sens où elle fait acte, où elle est non seulement représentative, mais constitutive de la réalité. […] Ainsi, le sensationnalisme qui entoure aujourd’hui les attaques au couteau faites par des frustrés se réclamant de l’Islam sont des produits des coupes agentielles médiatiques, bien plus que de la religion musulmane.

Je reprends à mon tour cette notion de coupe agentielle pour l’appliquer à notre conception de l’humain. Je ne suis pas anthropologue et ce que je vais dire ne vaut pas vérité scientifique mais il me semble que ça aide à comprendre la réalité humaine sans doute aussi indéterminée que la lumière avant son passage par les fentes de Young ! Depuis deux siècle et demi environ, nous avons réglé notre « coupe agentielle » de l’humain sur « homo economicus » avec une effectivité qui a progressivement phagocyté toute la réalité humaine ; nous sommes mis en compétition dès notre plus jeune âge et maintenant jusque dans les cours d’école avec, par exemple, l’affreuse hiérarchie des « populaires » et des « bolosses ».

La coupe a ainsi été incroyablement efficace au point qu’on a presque totalement oublié que c’était une coupe … parmi d’autres possibles. Depuis quelques années se multiplient pourtant les recherches[1] dans tous les domaines en ethnologie, en psychologie, en sciences cognitives, en économie, pour faire apparaître une autre dimension de l’humanité laissée de côté par des années de compétition, de concurrence et de marchandisation. L’homme apparait, dans ces travaux, empathique, doué pour la coopération et l’entraide. Comme le fait de regarder la réalité de la lumière comme onde ne fait pas disparaître sa réalité de corpuscule, la focalisation sur la compétition n’a pas fait disparaître le potentiel d’empathie de l’être humain ! Mais sa capacité agentielle a sérieusement été amoindrie tant l’ensemble de nos organisations humaines se sont réglées sur la ligne compétitive beaucoup plus apte à produire des effets de réel dans la société marchande que nous avons progressivement développée.

Ce qu’une coupe agentielle a permis en termes de réalité, une autre coupe agentielle a la potentialité de le faire. L’économisme n’est dominant que parce que nous y souscrivons. De notre plein gré le plus souvent mais, de plus en plus, à l’insu de notre plein gré (selon la formule si juste de l’ancien coureur cycliste). Consciemment ou inconsciemment, une part non négligeable de l’humanité s’est mise à la recherche d’une autre « vision de l’homme », d’une autre anthropologie, d’un autre imaginaire. Régler nos appareils médiatiques[2] sur l’empathie et créer ainsi une nouvelle coupe agentielle est, pour moi, non une utopie fumeuse mais un réel projet politique à notre portée. L’initiative ne peut venir que de la société tant les institutions ont à perdre dans un premier temps… mais elles sont plastiques, elles se reconfigureront et/ou disparaitront, d’autres émergeront.

Certains des lecteurs réguliers de ce blog le savent, je travaille actuellement sur les imaginaires qui pourraient permettre des anticipations positives seules à même, à mes yeux, de guider et donc de réussir les transitions, déjà engagées mais beaucoup trop lentes. Déplacer la coupe agentielle qui nous donne prise sur la réalité passe par ce travail sur nos imaginaires. Nous avons à changer l’histoire que nous nous racontons à nous-mêmes. Si nous nous voyons enfin réellement et principalement comme des êtres empathiques, reliés aux autres et à l’ensemble du vivant…, nous changerons effectivement, non par magie mais parce que nous sommes comme le dit Nancy Huston une « espèce fabulatrice ».

La bonne nouvelle, c’est que nous sommes déjà très nombreux à travailler d’une manière ou d’une autre à ce changement de paradigme.  On ne peut qu’être frappé par le foisonnement d’initiatives convergentes sur ce sujet[3]. Minuscules ou très ambitieuses, elles dessinent progressivement un autre rapport au monde. Rappelons-nous qu’il n’y a pas à attendre de grand soir « du récit humain », nous sommes déjà en train de le réécrire. En forêt, les sentiers ne sont jamais tracés a priori, ils résultent du passage de plus en plus convergent des habitants de la forêt, bêtes et hommes. L’ancien récit a épuisé ses promesses, nous n’en sommes pas tous encore conscients mais de plus en plus souvent nous quittons le chemin balisé pour explorer la forêt et, à notre insu, un chemin se forme.

PS. Daniel Bougnoux a publié sur son blog une très utile analyse du livre d’Yves Citton, en deux épisodes

https://media.blogs.la-croix.com/le-probleme-des-medias-enfin-relance/2017/11/16/

https://media.blogs.la-croix.com/le-probleme-des-medias-enfin-relance-2/2017/12/01/

 

[1] Voir notamment le primatologue et éthologue Frans de Waal, L’âge de l’empathie  Leçons de la nature pour une société solidaire, Acte sud, 2011 ou la synthèse de Jeremy Rifkin dans Une nouvelle conscience pour un monde en crise, Les Liens qui libèrent, 2011

[2] Il faut lire le livre de Citton pour bien saisir le caractère englobant des médias, pensés comme le milieu dans lequel nous baignons et qui nous constitue. La médiarchie étant de ce fait le régime de pouvoirs dans lequel nous vivons.

[3] Je ne vais pas faire aujourd’hui la liste,… il faudra la faire de façon collective. Simplement quelques initiatives dans des registres très différents, l’Université de la pluralité que lance Daniel Kaplan, le collectif Zanzibar autour d’Alain Damasio, Bright Mirror d’Antoine Brachet, Des étoiles dans la tête de Julien Grosjean à Lyon, les dispositifs qu’invente Stéphane Juguet aujourd’hui à Nantes, mais aussi, d’une certaine manière, L’usine extraordinaire bientôt au Grand Palais …

Sortir du malaise Trump

Vous allez regarder la cérémonie d’investiture de Donald Trump ? Un billet pour mieux comprendre d’où vient notre malaise face à cet homme (au-delà de la critique de son populisme)… et une piste pour tenter d’en sortir !

Pourquoi est-on si mal face à l’arrivée de Trump à la Maison Blanche ? Parce qu’un populiste arrive au pouvoir ? parce qu’un milliardaire inculte et imprévisible cumule la puissance de l’argent et celle de la politique ? Oui, bien sûr ! Mais, même si on ne sait pas bien combattre cet adversaire-là (cf. notre impossibilité de lutter contre Le Pen père et fille, ni par la diabolisation ni par la dédiabolisation), ça reste un adversaire. On est dans les codes classiques du combat allié-adversaire, ami-ennemi, bien-mal. Si la victoire de Trump n’était que cela, on serait finalement assez à l’aise dans une opposition sans concession. Mais pour s’opposer efficacement, il faut être sûr d’être dans le camp du bien et savoir ce qu’on veut défendre. Sommes-nous sûrs de vouloir défendre le stade démocratique où nous sommes arrivés ? Sommes-nous tellement satisfaits de ce que nous avons fait de la démocratie pour combattre ceux qui se veulent anti-système ? Ne sommes-nous pas nous-mêmes anti-système ? (Thomas Legrand disait plaisamment cette semaine que tous les candidats à l’élection présidentielle se disaient plus ou moins anti-système).

Et ce type parvenu, parvenu au sommet du pouvoir, est-il, lui, si anti-système que ça ? Avec ses milliards, ses amis financiers, sa volonté de relancer l’activité comme avant, son conservatisme moral (sans morale, en tous cas pour lui), son isolationnisme belliqueux. Rien là-dedans pour inquiéter réellement le système ! Et en même temps il a continué, en tant que président élu, à twitter sur le même registre imprécateur, sans montrer le moindre signe qu’il y renoncera une fois en fonction. Libération publiait ce matin une excellente tribune de Didier Fassin qui comparait Trump à Ubu. Trump, c’est le grotesque en politique, à la fois tragique et comique et sur lequel rien n’a prise. Parce qu’il se veut à la fois le pouvoir et la critique du pouvoir. Le pouvoir totalitaire empêchait toute critique, Trump au pouvoir l’annihile.
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Dire la démocratie

Alexandre Jardin à Canal+ pour parler de démocratie. Occasion pour moi d’une « valse à 4 temps ». Intérêt d’abord, déception tout de suite après, réflexion ensuite, espoir finalement. Une valse-hésitation, qui, je crois, dit bien le moment très particulier dans lequel nous sommes entrés, celui, qu’avec d’autres, je nomme la transition démocratique.

 

Alexandre Jardin à Canal+ pour parler de démocratie. Occasion pour moi d’une « valse à 4 temps ». Intérêt d’abord, déception tout de suite après, réflexion ensuite, espoir finalement. Une valse-hésitation, qui, je  crois, dit bien le moment  très  particulier  dans lequel nous sommes entrés, celui, qu’avec d’autres, je nomme la transition démocratique.

1er temps : intérêt

Quand  Alexandre Jardin prend la parole  à la télévision sur les  questions d’engagement civique, on s’attend toujours à des paroles décoiffantes. J’avais beaucoup aimé, avant les présidentielles de 2007, son apostrophe : « Si l’ensemble de notre société était capable de mobiliser sa créativité et ses potentiels les plus inattendus sur les questions éducatives, nous serions plus riches, sans doute moins cons et probablement plus gais ! » Depuis son premier livre  sur le sujet 1+1+1, Alexandre Jardin nous a habitués à ses coups de gueule et à ses éclats de rire pour nous inviter à voir l’action des citoyens comme une chance pour le  bien commun et plus encore comme  le meilleur moyen de  vivre pleinement sa vie en se faisant plaisir. Cet épicurien civique me changeait des militants tellement sérieux et révoltés qu’ils en oubliaient de jouir de la  vie ! Donc en entendant qu’il passait au Grand  Journal de Canal +, je  décidais de renoncer à mon zapping favori, le grappillage entre le Journal de la  Culture  de la 5, le 28 minutes d’Arte et le Petit Journal de Canal.

2ème temps : déception

Je suis sorti de ce moment de télé improbable plutôt perplexe. Jardin a à peine réussi à faire  comprendre son message alors que l’antenne avait construit l’émission autour de lui. Ce qui me semblait neuf, son idée de « contrat de mission » à signer avec des élus locaux pour mettre en place un bouquet de solutions déjà  expérimentées, était noyé dans  une  mise  en scène emphatique et vieillotte avec des maires ruraux ceints de leur écharpe tricolore,  installés en face d’une cohorte de « faiseux » avec une écharpe zébrée en référence au mouvement lancé  l’an dernier par Jardin. Le pire a été  qu’un de ces élus a entonné l’hymne national faisant lever l’ensemble des personnes présentes sur le plateau, animateurs compris, à l’exception de Jean-Michel Apathie. Ça a eu pour moi l’effet inverse de celui recherché : notre hymne ne convient décidément pas à autre chose qu’à l’exaltation sportive et nationaliste (même le  11 janvier dernier après les attentats, j’ai été incapable de le  chanter alors que j’étais pris dans l’émotion de la foule débouchant sur la place Bellecour ) ; face à mon écran, impossible de participer sur commande à un moment d’union nationale « improvisée ». Ce qui aurait dû être une insurrection civique virait au pathos républicain qui plus est complètement à contresens  de l’esprit de cette chaîne  qui a fait de la dérision sa seconde nature.

J’ai réentendu Alexandre Jardin à la  radio dans le week-end et je l’ai trouvé plus juste, plus léger.  C’est compliqué de trouver la bonne  manière de parler de démocratie dans les médias. Il y avait dans l’émission de Canal+ un non-dit qui faussait tout : était-ce une émission comme une autre mais alors la mise en scène n’avait pas lieu d’être ou bien une « spéciale » mais l’engagement de la chaîne aurait dû être explicite. Créer l’événement ne se décrète pas. Qu’on se rappelle à l’inverse de la formidable émotion qu’on a été si nombreux à ressentir en voyant la vidéo de la représentation interrompue de Nabucco, celle où Riccardo Muti fait reprendre, avec la  salle debout et vibrante d’émotion, le chœur des esclaves. Pour ceux qui ne l’ont pas  vu, c’est vraiment  fort !

3ème temps : réflexion

J’avais lu par ailleurs, à quelques jours d’intervalle, deux  autres informations sur des manières  très différentes de concevoir et de solliciter l’intelligence citoyenne. La première  est celle  prônée  par Jacques Testart, le biologiste qui a  été le premier  à tester ce qu’il appelle maintenant les conventions de citoyens. Il a publié en début d’année au Seuil L’Humanitude au pouvoir, Comment les citoyens peuvent décider du bien commun. Il ne se contente pas de raconter comment ces conventions de citoyens fonctionnent, il propose de leur donner une  place  dans  notre fonctionnement institutionnel et de remplacer le Sénat par une  assemblée  de  « gens ordinaires »  tirés au sort qui relaierait leurs avis.

Autre découverte, grâce au blog  d’Anne-Sophie Novel, autre  incarnation de cette citoyenneté en acte, le réseau social weeakt.com qui propose de façon simple et ludique d’afficher ses actions pour donner envie à d’autres de faire pareil, soit par des actions spontanées soit en accomplissant des « missions » proposées par des associations. Toutes ces actions sont comptabilisées et on peut ainsi faire gagner des points à sa ville (sans que la collectivité en tant qu’institution soit impliquée !). Le réseau mise donc sur l’émulation entre habitants de villes différentes.

Rien à voir entre ces deux informations ? Simplement une confiance dans  la capacité des personnes à devenir des citoyens, soit pour délibérer, soit pour agir, mais toujours au service du bien commun.

Toutes ces initiatives ont leurs détracteurs et les critiques sont légitimes mais ça n’empêche qu’elles se développent. Il y a  de plus en plus de réseaux  sociaux citoyens. Il y a toujours plus d’initiatives de délibération citoyennes. Et finalement cette  diversité d’approches et de solutions permet de toucher des publics différents, des gens tournés vers l’action quotidienne, des gens plus intéressés par l’élaboration de normes communes,…

Jacques Testart note avec lucidité : « Croire aux vertus de la citoyenneté ce n’est pas célébrer les êtres humains en l’état où les a placés la société, c’est ne pas douter qu’un citoyen sommeille en chacun et s’efforcer de l’éveiller ». Dans un article paru dans l’Humanité il constate qu’

il manque un mot pour parler d’une capacité humaine qui existe chez toutes et tous mais n’apparaît que dans des situations exceptionnelles où des personnes impliquées dans une action exaltante de groupe semblent vivre une mutation intellectuelle, affective et comportementale .

Les gens se réunissent, se renforcent mutuellement, éprouvent une empathie les uns pour les autres… et cette émulation engendre une effervescence intellectuelle, morale et affective, qui se traduit par la fabrique de propositions citoyennes, sous diverses formes. Or, j’ai constaté que ce type d’effervescence sociale et intellectuelle apparaît lors des « conventions de citoyens » que nous avons élaborées avec la Fondation Sciences citoyennes : lorsqu’on confie à des personnes ordinaires, ni « notables » ni « experts », une tâche et une responsabilité importantes, elles les prennent très au sérieux et s’impliquent au nom de l’intérêt commun de l’humanité.

Deux qualités qui composent l’humanitude : l’empathie et l’intelligence collective, au nom de l’intérêt public .

4ème temps : espoir

Revenons à Alexandre Jardin. Son projet peut sembler très libéral. Son Appel des Zèbres est ainsi explicite avec son « Laissez-nous faire ! on a déjà commencé ».

Signer l’Appel des Zèbres, c’est soutenir l’action d’une nation adulte qui se prend déjà en main sans rien demander

[…] Signer cet appel c’est exiger de ceux qui nous dirigent ou aspirent à nous diriger de nous Laissez-faire, partout où l’action de la société civile est déjà la plus efficace !

[…] Laissez-nous faire, nous qui portons la voix d’une société civile adulte qui n’attend plus rien d’en haut mais se coltine la réalité en bas.

Cela fait des années que je déplore que les mouvements citoyens soient considérés spontanément comme étant de gauche. Mes  interlocuteurs me comprennent rarement. Pour eux, c’est naturel. Pour moi ça délégitime l’action citoyenne auprès  de la moitié de la population française qui se reconnait dans  la droite. Oui c’est souvent à gauche que naissent  les nouvelles pratiques sociales mais c’est leur généralisation à des gens de droite comme de gauche qui en change la nature. Ce n’est plus alors le militantisme de quelques-uns mais un mode d’action collective approprié par tous. Les républicains étaient de gauche au XIXème, aujourd’hui plus personne ne remet en cause la République, pas même la droite nationaliste. La démocratie suppose que ses règles du jeu soient acceptées par tous. Et il me semble que c’est ce qui est en train de se produire avec l’action citoyenne. A gauche et à droite on peut désormais trouver une légitimation qui corresponde à ses options politiques.

On ne mesure pas  assez la force de ce  qui est en train de se produire ! Deux exemples  encore qui montrent que le changement de paradigme est bien amorcé. Il ne  s’agit plus d’un romancier romantique, d’un biologiste converti mais d’un journaliste politique et d’un professeur de  droit constitutionnel !

Le constitutionnaliste, c’est Dominique Rousseau, déjà mentionné  dans ce blog. Il poursuit sa  réflexion dans Radicaliser la démocratie qu’il vient de publier  au Seuil. Une interview dans  Le Monde en reprend les principaux  arguments. On ne peut qu’être frappé  de la convergence de son propos  et de  celui de Testart :

Il faut renverser cette croyance que les citoyens n’ont que des intérêts, des humeurs, des jalousies et que la société civile, prise dans ses intérêts particuliers, est incapable de produire de la règle. Il y a de la norme en puissance dans la société civile.

Gérard Courtois, que  j’avais égratigné ici pour avoir passé sous silence  l’aspect le  plus intéressant de l’étude  Viavoice sur les innovations  démocratiques, vient de publier dans  Le Monde un texte où il s’intéresse justement à l’initiative  de Jardin et à celle  de  Rousseau (plus le livre de la journaliste Ghislaine Ottenheimer davantage sur le registre de la dénonciation et donc  pour moi nettement moins intéressant).

Vaines élucubrations, penseront les gens « sérieux ». Ils ajouteront que nos institutions en ont vu d’autres depuis un demi-siècle et que la France a d’autres chats à fouetter en ce moment. Ils seraient pourtant bien inspirés d’y prêter une oreille attentive, avant qu’il ne soit « trop tard », comme le redoutent le professeur, le zèbre et la procureur

Cet espoir de  nouvelles  pratiques démocratiques, je  le  vis « en direct » ce week-end en étant observateur,  pour le  Laboratoire de  la Transition Démocratique, de l’expérimentation Gare remix. J’y retourne après cette mise en ligne et en parlerai bien sûr sur ce blog et celui du Labo qui va bientôt accueillir une série de textes  sur le nouvel imaginaire  démocratique en train de naître. Yves  Citton, Jacques Ion, Olivier Frérot, Philippe Dujardin et bien d’autres y publieront ou republieront  des textes passionnants !