Un mot qui ressemble à un éternuement. Ou à une onomatopée à la Tagada Tsouin Tsouin. Et pourtant ! Tsimtsoum est un mot hébreux on ne peut plus sérieux. On le trouve dans la Kabbale pour désigner le mouvement de retrait de Dieu pour laisser advenir la Création. Si Dieu, Tout puissant par nature, ne s’autolimite pas, alors il n’y a de place pour rien d’autre. Donc pas de Création. Cette notion découverte dans le Complexe d’Elie (voir ce billet) m’a semblée intéressante au moment où je travaillais pour une multinationale très sûre de sa puissance. Si le Dieu de la Bible voit l’utilité de limiter sa puissance, il serait bon que nos entreprises le découvrent aussi ! Surtout lorsqu’elles parlent de développement durable. Il ne s’agit pas en effet pour l’entreprise d’apporter une simple contribution à la vie locale ou de renforcer l’acceptabilité de son activité : dans les deux cas la puissance reste inchangée. Même rendre des comptes n’est pas la question première, l’essentiel est d’accepter une incomplétude fondamentale qui pousse à la création. Ce qui est dit là pour l’entreprise vaut aussi pour un Président de la République nouvellement élu et un peu trop sûr de son destin !Toute autosuffisance supposée tient de la suffisance tout court. En économie comme en politique. La religion le sait depuis longtemps (hélas pas les fanatiques).