Conversations avec un virus

Au fil des conversations et des lectures, nos représentations de la situation créée par le coronavirus, évoluent, s’éclaircissent ou se floutent. Beaucoup d’incertitudes et quelques lignes de conduite, malgré tout… Merci à toutes celles et ceux avec qui j’ai échangé depuis une semaine, une éternité !

Nos conversations se multiplient, téléphoniques ou numériques, de balcon à balcon, synchrones ou asynchrones. Nous parlons. Nous parlons du virus, nous parlons de la vie avec le virus, nous parlons de ceux qui soignent les gens qui ont le virus. Nos conversations sont pleines du virus et le virus est peut-être là dans nos inspirations et nos expirations, invisible et inquiétant. Inconnu il y a trois mois, omniprésent aujourd’hui… mais pas forcément plus connu pour autant.

Je ne veux pas ici parler du coronavirus SARS-CoV-2, ni de la maladie qu’il provoque le Covid-19, ni même de la stratégie de lutte contre la pandémie, pas non plus de nos modes de vie bouleversés par le confinement. Je veux parler de la relation entre le virus et nous au travers de cette conversation qui enfle et reflue, change de cap, explore notre rapport à cet être vivant si terriblement envahissant. Deux questions dans cette conversation générale m’ont frappé : Continuer la lecture de « Conversations avec un virus »

Coronavirus, climat : même combat ?

Le coronavirus nous obsède au point d’en occulter toute autre préoccupation, notamment celle du climat. Un papier en quatre mouvements, écrit entre jeudi et dimanche, pour garder les oscillations du questionnement dans une période ô combien troublée.

1er mouvement, jeudi – Nous avons été nombreux à nous désoler que le coronavirus se révèle autrement plus mobilisateur que le climat pour nos dirigeants. Face à une menace qui nous semblait assez peu grave, en tous cas pas plus qu’une épidémie de grippe, l’incurie face à la menace climatique, bien plus vitale, apparaissait encore plus insupportable. Quoi ? un simple virus pouvait conduire à des décisions drastiques alors que la crise écologique restait sans réponse en rapport avec les risques d’effondrements multiples ?! C’était inadmissible. Mais ces derniers jours ce parallélisme, confortable pour l’indignation qu’il autorisait à bon compte, s’effrite peu à peu. D’abord parce que la gravité du virus a peut-être été sous-estimée par ceux qu’indignait un traitement médiatique apocalyptique. Notre méfiance à l’égard des médias nous amenait par réflexe compensatoire à ne regarder que les chiffres de la mortalité rapportés à ceux de la grippe saisonnière, effectivement beaucoup plus faibles. On oubliait ce faisant que la mortalité n’est pas le seul enjeu. Des hôpitaux, déjà au bord de l’explosion, vont sans doute être engorgés par des milliers de personnes à traiter en urgence pour des problèmes respiratoires aigus. Il fallait bien reconnaître que le système de santé allait être confronté à des difficultés sans commune mesure avec ce que provoque une grippe. L’impact supérieur à la grippe du coronavirus est encore renforcé par le fait qu’il n’y a ni vaccin ni traitement, que l’on peut être réinfecté en ne développant pas d’anticorps et qu’enfin on ne sait pas encore si le retour des beaux jours suffira à éteindre l’épidémie. Continuer la lecture de « Coronavirus, climat : même combat ? »

10 ans et des projets !

Pause ! Pas de coronavirus aujourd’hui dans Persopolitique même si bien sûr, comme chacun, je suis plein de questions à partager… Je vous propose ici un retour en arrière et une projection sur dix ans d’écriture et de dialogue.

Persopolitique « fête » ses 10 ans. 200 articles publiés, 469 commentaires approuvés. Ce ne sont pas seulement des statistiques, ce sont des centaines d’occasions de réflexion partagées débouchant ou non sur un dialogue. Certains textes, notamment les plus longs et les plus travaillés, ne suscitent pas ou peu de commentaires ; d’autres, écrits dans l’urgence d’une émotion, suscitent en retour des textes riches qui appellent réponses et compléments… Quant aux mots rares ou courants que j’évoque en quelques phrases, ils sont souvent sources de retours, pas toujours de commentaires postés sur le blog, qui me font penser que ce « format » a du sens pour beaucoup et qu’il est bien adapté pour la lecture rapide d’un blog. Je me suis souvent demandé si je devais m’adapter à « la demande » telle que je peux la percevoir à travers les commentaires et autres retours.

En réalité j’ai continué à publier très égoïstement ce qui m’importait au moment où j’écrivais, sans trop me soucier de la longueur de mes propos, simplement de leur intelligibilité. Cette conversation médiée avec vous m’aide à avancer dans mes réflexions ce qui a toujours été le but de l’écriture pour moi. Quand j’ai commencé à écrire en 1981 dans un gros cahier vert, je n’ouvrais pas un journal intime mais bien un « avant-blog » ! Voici d’ailleurs ce que j’ai noté dans l’à-propos de persopolitique : J’ai longtemps écrit dans un cahier vert ce que l’actualité m’inspirait. J’avais commencé ce cahier en 1981, à 20 ans, parce que je n’avais pas cru à la victoire de Mitterrand et que je m’étais dit que si j’avais pris la peine d’écrire (de réfléchir par moi-même), j’aurais sans doute été plus lucide. Je continue à penser que l’écriture m’aide à comprendre et à imaginer. Continuer la lecture de « 10 ans et des projets ! »