Il y a encore quelques années « commun » ne s’employait plus que pour parler de quelque chose d’ordinaire et de banal. Le mot a connu une double résurrection. D’un côté avec la recherche du « bien commun » distingué de l’ « intérêt général » trop souvent défini d’en haut par l’Etat ou les élus alors que le bien commun ne peut se trouver que dans l’échange. Et puis plus récemment sont ré-apparus les « communs », au pluriel, pour désigner ces biens produits et gérés collectivement grâce à une gouvernance ad hoc. Pratique courante au Moyen-âge pour gérer des pâturages ou des forêts, elle se réinvente avec les biens communs de la connaissance (wikipedia, les logiciels libres et tous les services mis au point sous licence creative commons). Science politique d’un côté, économie du partage de l’autre, qu’ont en commun ce bien commun et ces biens communs ? Ils sont sans doute une alternative aux sempiternelles oppositions entre privé et public, entre individuel et collectif. Moi qui suis né politiquement en opposition au soviétisme, me voilà partisan d’un « commun-isme » !! Mais un mot, un autre, émerge, qui pourrait englober cette pensée du commun : le convivialisme. J’y reviendrai.
Définition claire. Si on parvient à une économie de partage, on va en reparler et c’est tant mieux!
Merci Hervé pour cette réflexion sur l’essentiel !
Dans un dictionnaire (partagé) du Langage de Chair, ça qui nous faut pour briser les Gangues de bois, commun occupe une place de choix.
Dans les communautés numériques qui ont en effet ramené ce mot-là sur le devant de la scène, la question de la convivialité est souvent paradoxale, border-line, dans les deux sens du terme convivial :
– Sur internet, il y a tant à boire et à manger… et surtout pour les yeux, pour l’esprit. Les études sur l’intelligence collective nous montrent que notre coeur est aussi bien à l’ouvrage quand on travaille par ordis interposés. N’empêche que pour le corps, vous repasserez (^; Et quand on descend à ce stade-là dans la matière, on se rappelle aussi les mines de silicium et les gigafrigos à données, assez indigestes au fond pour la terre et nous. Ainsi, les outils numériques sont avant tout des outils de transition. Eux aussi sont amenés à décroître à moyen terme dans une vision permacole.
– Selon les domaines et les approches, la « participation » et la contribution réellement collective au bien commun qu’ils permettent est plus ou moins effective, plus ou moins biaisée. Les outils sont parfois si complexes… Sans parler même de celles et qui ne sont pas à l’aise avec l’écriture, ou qui n’ont pas d’accès facile à un ordi –
Ces questions-là peuvent certes se résoudre justement dans un rapport social, collectif aux outils numériques (comme c’est davantage vécu je crois dans maints endroits d’Afrique, par nécessité) : c’est bien au-delà en effet du champ de la connaissance qu’il faut à présent penser les Communs.
Peut-être que les chemises des cadres d’air france déchirées récemment nous parlent aussi d’une telle urgente ré-incarnation…
Et puisque d’un mot forgé pour parler de ce qui est on-ne-peut-plus-concret on entre soudain comme par surprise pourtant dans un champ lexical lié au spirituel – mais quelle autre convergence que celle du politique et du spirituel, pour penser le bien partagé de l’humanité sur cette planète ? je pointe ici un autre jeu de mot très élémentaire (comme beaucoup de salvateurs clichés qui sont aujourd’hui dans l’air) :
Ce qui est bien sur Gaïa comme dans le Bien Comme Un, c’est qu’il/elle est si multiple et riche de diversités (^;
J’ai repris le commentaire là et étayé (un poil) la réflexion sur le superflux https://lesuperflux.wordpress.com/2015/10/16/ya-ty-comme-un-doute-sur-le-commun-bien/
(^;