Comme tous les premiers jours de janvier, j’ai reçu et répondu à des vœux de bonne année. A chaque fois, j’essaie de ne pas me contenter des sempiternels » … et avant tout la santé, parce quand on a la santé… » Vous connaissez la suite. Même si bien sûr je suis d’accord avec le très joli billet de François Sureau paru dans La Croix, sur le fait que former des vœux participe d’une manière de s’inscrire dans le temps et de se projeter, je n’en reste pas moins sur la ligne de ce qui suit et que j’écrivais pendant les vacances et que j’ai complété ce week-end.
Faire un vœu, au sens premier, ce n’est pas souhaiter, c’est promettre. Et pas promettre en l’air ; promettre de faire une action qui engage et qu’on ne ferait pas spontanément. On voue sa vie à une cause, à une passion, le service de l’Etat comme la peinture. A côté de telles promesses, ils semblent un peu insignifiants nos vœux de bonne santé, de réussite ou de bonheur ! En quoi nous engagent-ils personnellement ? En quoi nous poussent-ils à l’action, au dépassement ? Souhaiter, c’est bien le moins qu’on puisse faire ! Imagine-t-on face à un malade faire autre chose que souhaiter son rétablissement ? Souhaiter est un mot sans réelle force et d’ailleurs il veut justement dire au départ : promettre sans s’engager vraiment, mot à mot « sous-promettre » (subtus-haitan).
A quoi donc vais-je m’engager en faisant des vœux de bonne année 2017 ? des vœux qui ne soient pas de simples souhaits, des sous-promesses ? A cause des dérives de 2016 et dans l’espoir d’en éviter d’autres en 2017, je me dis qu’il est temps de sortir des vœux-souhaits et de choisir résolument les vœux-promesses !
Bien évidemment, il ne s’agit pas de passer de la courtoisie un peu vaine à l’injonction moralisatrice ! ce que je dis ici n’est qu’une tentative de résolution personnelle et une envie de la partager car on le sait bien s’engager devant les autres rend les résolutions plus fermes ! Et peut-être certaines et certains de ceux qui me liront auront envie à leur tour de faire de même !
Mon vœu-promesse est naturellement en lien avec ce qui m’a fait repasser à 4/5ème en décembre et l’envie de me réinvestir sur la question démocratique : j’ai ainsi décidé de lancer une initiative toute simple à laquelle je pense depuis longtemps mais que je n’ai jamais pris le temps de concrétiser, créer un temps de rencontre hebdomadaire où tous ceux qui le souhaitent pourront venir échanger leurs raisons d’espérer de la semaine (des lectures, des rencontres, des initiatives qui font croire en l’homme et à sa capacité à participer au bien commun). Une sorte de « station-service » où l’on ne vient pas gonfler ses pneus ou remplir son réservoir mais où l’on fait le plein d’énergie par le simple fait de partager ce qui peut encore nous faire croire que la politique et la vie en société ne se réduit pas à la Trumpisation du monde. Cette énergie que l’on crée en la partageant, elle nous dynamisera dans nos propres échanges dans la semaine suivante sur nos lieux de travail ou dans nos familles avec à chaque fois l’espoir d’une contagion de proche en proche.
En en parlant à plusieurs personnes ces derniers jours, je me suis rendu compte que ce type de démarche était aussi dans leurs envies/projets. Ce besoin de parler politique autrement, de ne pas succomber à la colère, au découragement ou au cynisme apparaît extrêmement fort. Un peu comme en 2002 au moment de l’élimination de Jospin dès le premier tour de la présidentielle.
Alors pour conclure, un premier partage, un premier passage à la station-service : le documentaire « A voix haute » enregistré sur France 2 et regardé enfin peu avant Noël, un film sur des jeunes qui se lancent dans la préparation d’un concours d’éloquence et découvrent la force des mots, l’angoisse de les dire en public et la jouissance de susciter intérêt et émotion. Et le commentaire plein d’enthousiasme qu’en avait fait Sonia Devillers sur France Inter.
Je fais donc le vœu d’une année d’engagement face à la brutalité des temps, et tant pis si je passe une fois de plus pour un incorrigible idéaliste.
Reste un incorrigible idéaliste! On me traite aussi de de joli qualificatif et je le revendique!
Bravo ! Belle idée….
Merci Hervé pour tes bons vœux, qui, comme la prière ne prennent leur sens que dans un engagement. Merci pour tes projets d’initiatives hebdomadaires qui sont sûrement très attendues.
Dans le sens de tes engagements, connais tu ce canadien, Gilles Charest, qui travaille passionnément à la dynamique citoyenne, et qui a écrit un livre « La démocratie se meurt, vive la sociocratie! » J’ai entendu des conférences de cet homme sur youtube, qui m’ont beaucoup intéressées.
Plusieurs maires en Alsace, à Kingerheim, Jo Spiegel , à Ungersheim Jean-Claude Mench, à Manspach, Dany Dietmann …ont su éveillé des citoyens à vivre les défis du siècle, avec eux. Un film redit l’histoire vraie à Ungerseim « Qu’est-ce qu’on attend » nous parait important à voir…..
Bref, nous nous réjouissons pour tout ce qui se lève face à la situation politique bien désespérante et cela nous donne envie, même vieux, de déménager pour rejoindre des gens qui agissent ensemble avec les plus pauvres.
Une phrase de l’Abbé Pierre, « Il faut sauver la loi quand elle oublie les plus pauvres » nous motive pour faire en sorte, que si nous avons la chance d’arriver au grand âge, cet âge ait quelque chose de grand.
Nous t’embrassons fraternellement.