Ipséité

Un mot de philosophie, et aussi de politique, …forcément !

Lucien_JerphagonPeu familier de la philosophie, je découvre ce mot d’ipséité dans un entretien où Lucien Jerphagnon l’utilisait, à la suite de Jankélévitch ou de Ricœur. Pour ce dernier, le mot sert à sortir de la quête impossible de l’identité : « Le dilemme disparaît si, à l’identité comprise au sens d’un même (idem), on substitue l’identité comprise au sens d’un soi-même (ipse); la différence entre idem et ipse n’est autre que la différence entre une identité substantielle ou formelle et l’identité narrative ». L’ipséité c’est la conscience de soi, mais d’un soi qui vit et se transforme. Ce que rajoute Jerphagnon, c’est son caractère banal. Chaque ipséité en vaut une autre et rien n’est plus banal que la recherche de la singularité. Je trouve cette pensée réjouissante à l’heure où certains s’imaginent en « hommes providentiels ». Et si nous voyions la part providentielle qui existe en chaque homme ? Une banalité par le haut en quelque sorte, loin de la plate normalité qu’on nous promettait naguère. Sachons nous raconter dans toute notre complexité et arrêtons de vouloir dire ce que nous sommes. Nous ne « sommes » pas, nous « devenons ». L’identité est carcérale et pathologique, l’ipséité est une composition toujours en cours. En politique, nous avons besoin de la potentialité de l’ipséité plutôt que des fausses certitudes de ceux qui se pensent d’un bloc. Ni normalité lénifiante, ni exceptionnalité présomptueuse. Simplement des personnes qui acceptent d’être en chemin. Elles seront plus entraînantes que toutes les figures d’autorité immarcescibles.

A noter : j’interviens ce samedi 4 mars à 16h au Salon Primevère sur le thème  « vers une société démocratique » – Lyon Eurexpo

Excuses : pourquoi elles n’ont pas de sens

Tout le monde a trouvé qu’il avait bien fait de s’excuser, je pense que Fillon a commis au contraire une erreur en s’excusant. Explications.

Comme je l’écrivais, François Fillon ne voit pas le problème que pose sa conduite. Sa décision de continuer est donc logique. Ce sont ses excuses qui ne le sont pas. Ces excuses n’ont ni réalité ni sens. Pourquoi s’excuser si c’est pour n’en tirer aucune conséquence ? les excuses conduisent normalement à changer de conduite et à réparer le mal qu’on a fait. S’il y a eu un abus moral d’une situation légale, on peut proposer un remboursement ou un dédommagement. Rien de tel ici. Pas de réelle reconnaissance d’avoir trop abondamment bénéficié des ressources de l’Etat. Pas davantage de reconnaissance que le travail fourni n’était peut-être pas pleinement celui qu’on attend couramment de collaborateurs parlementaires en circonscription. Au contraire l’affirmation d’un droit absolu au non contrôle au prétexte que le contrôle serait une remise en cause du principe de séparation des pouvoirs.
Continuer la lecture de « Excuses : pourquoi elles n’ont pas de sens »

la vérité de Fillon, une fiction ?

 

Incroyable moment politique ! c’est comme si nous regardions une fiction à la télé dont on connait le dénouement mais que les protagonistes évidemment ignorent. On se trouve en position de surplomb, attendant la chute inéluctable. Toutes les paroles dites semblent des répliques. Elles sont d’ailleurs répliquées d’un acteur à l’autre. Et tous récitent le même texte avec si peu de variantes (et de conviction) que l’artifice est encore plus patent. « Nous n’avons qu’un candidat dont l’honnêteté ne saurait être mise en cause ». « Nous irons jusqu’au bout ». « il n’y a pas de plan B »…
Continuer la lecture de « la vérité de Fillon, une fiction ? »

persopolitique.fr
Résumé de la politique de confidentialité

Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous fournir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre les sections du site que vous trouvez les plus intéressantes et utiles.