Candidat

Un simple mot d’actualité dont l’étymologie permet des rapprochements intéressants, entre incandescence et candeur !

animEclatPour dire la couleur blanche, le latin avait deux mots albus et candidus. L’aube au blanc laiteux vient d’albus. Le candidat vient de candidus, le blanc étincelant des toges des candidats aux fonctions électives de la République romaine. A noter notre mot blanc ne vient pas du latin, mais comme candidus il désigne d’abord le blanc éclatant, du haut-allemand blank, l’éclat métallique des armes… blanches.

Donc un candidat est avant tout un homme en blanc, un homme qui brille pour se faire remarquer au milieu de la grisaille ambiante. Comme le signalait Alain Rey, candere, le verbe, signifie à la fois briller et brûler (incandescence). Tout candidat ne rêve-t-il pas ainsi de « mettre le feu », d’enflammer les foules ?

Candidus est resté en français sous les termes de candeur et de candide a priori bien loin de l’impitoyable arène politique. Pourtant, ne doit pas voir une dose de candeur chez ceux qui tentent leur chance comme candidat, quand les candidatures se multiplient à l’infini, des primaires aux élections et qu’ils parviennent néanmoins à se persuader qu’ils sont l’homme ou la femme providentiel ?

En fait je crois que la toge du candidat est comme la tunique de Nessus, une fois enfilée, on ne peut plus s’en défaire, elle vous consume. Finalement le candidat n’est-il pas tout autant brûlé que brillant ?

 

 

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Auteur/autrice : Hervé CHAYGNEAUD-DUPUY

Je continue à penser que l’écriture m’aide à comprendre et à imaginer.

 

2 réflexions sur « Candidat »

  1. Oui, Hervé, à quand l’élection d’une équipe et pas simplement d’un homme (femme)! L’hyper personnalisation nuit à la politique! Du coup, les idées passent au second plan…

  2. Bonjour et merci pour vos articles toujours promptes à stimuler.

    L’homme en blanc, l’homme brûlé… Cela m’évoque la coule (cuculle) du cistercien et celle du bénédictin, l’une blanche l’autre initialement d’un brun sombre (pain d’épice) puis noire dés lors que la teinture se fit plus stable et profonde. L’ambivalence est manifeste dans l’expression du candidat, pas dans son inspiration. Quant à la brillance, aujourd’hui accentuée par l’écran numérique , elle ne fait que renforcer cette ambivalence d’expression. Ah, les mots et leurs maux.

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