Commun

Un mot qui revient sur le devant de la scène… mais plutôt au pluriel : les communs. Il est pourtant aussi utile au singulier : le commun. Et le lien entre le singulier et le pluriel reste largement à faire ! Explications (rapides !)…

Il y a encore quelques années « commun » ne s’employait plus que pour parler de quelque chose d’ordinaire et de banal. Le mot a connu une double résurrection. D’un côté avec la recherche du « bien commun » distingué de l’ « intérêt général » trop souvent défini d’en haut par l’Etat ou les élus alors que le bien commun ne peut se trouver que dans l’échange. Et puis plus récemment sont ré-apparus les « communs », au pluriel, pour désigner ces biens produits et gérés collectivement grâce à une gouvernance ad hoc. Pratique courante au Moyen-âge pour gérer des pâturages ou des forêts, elle se réinvente avec les biens communs de la connaissance (wikipedia, les logiciels libres et tous les services mis au point sous licence creative commons). Science politique d’un côté, économie du partage de l’autre, qu’ont en commun ce bien commun et ces biens communs ? Ils sont sans doute une alternative aux sempiternelles oppositions entre privé et public, entre individuel et collectif. Moi qui suis né politiquement en opposition au soviétisme, me voilà partisan d’un « commun-isme » !! Mais un mot, un autre, émerge, qui pourrait englober cette pensée du commun : le convivialisme. J’y reviendrai.

 

Exilé

Un texte court autour d’un mot. Une nouvelle manière d’échanger avec vous, pour être lu plus facilement, pour susciter, je l’espère, encore plus de commentaires, voire de débats. Je continuerai bien sûr les textes longs selon l’inspiration !

Dans la recherche pour remplacer le mot migrant, celui de réfugié s’est imposé. On a très largement laissé de côté le terme d’exilé, celui qui est obligé de partir de sa patrie. Pourquoi ce choix ? Une hypothèse. Nous avons encore  privilégié notre  point de vue d’Européens. Le refuge fait référence au point d’arrivée, chez nous. L’exil parle d’un ailleurs, de cette  terre qu’on a dû quitter. En parlant de réfugiés, nous parlons de nous et de notre sollicitude. Nous laissons un peu de côté la  douleur de l’exil.  Le regard de l’exilé ne brille pas des richesses rêvées de son lieu d’accueil. Il brille des larmes de douleur ou de rage, des souffrances traversées et des bonheurs perdus.

Si nous parlions d’exilés, aurions-nous encore le cœur à trier entre les réfugiés acceptables et les migrants économiques à refouler, comme l’Europe et tous ses Etats membres entendent le faire ?